L'exposition « Le mot et la chose » explore la représentation de la lettre dans sa double perception visuelle et sonore. L'émancipation des mots hors de l'espace de la page, expérimentée par les avant-gardes du XXe siècle, instaure des rapports nouveaux entre écriture et production artistique: quand les artistes s'emparent des mots et des lettres, l'art se lit autant qu'il se regarde et s'écoute.
Cette nature plurielle se retrouve dans la double signification du terme hébreu « davar » qui se traduit par « mot » et « chose ». L'articulation de signes offre au spectateur des énigmes visuelles et sonores à résoudre : des collages de Raoul Hausmann et de Kurt Schwitters aux rébus d'Isidore Isou.
Au XXe siècle, ces artistes ont poursuivi ce travail de libération des lettres et des mots, hors des limites de la syntaxe, du collage, du dessin et du signe. C'est ce champ des sensibles que « Le mot et la chose » propose de sonder, par la mise en écho d'oeuvres majeures.
L'accrochage présente conjointement des artistes historiques: dadas, futuristes et surréalistes, comme Raoul Hausmann, Max Ernst, Francis Picabia, Angelo Rognoni et Kurt Schwitters; des lettristes, dont Isidore Isou et Roland Sabatier; des créateurs de signes, tels Brion Gysin, Jacques Villeglé, Paul-Armand Gette, et enfin des poètes sonores et visuels, comme Henri Chopin, Hugo Ball, Gil Joseph Wolman et Bernard Heidsieck, décédé l'année dernière, et à qui cette édition de CHOICES a décidé de rendre un hommage particulier. Un système d'écoute permet d'ailleurs la diffusion de lectures de langues imaginaires et de poèmes.
Un ensemble d'ouvrages historiques et de tracts futuristes rares et précieux est présenté dans une vitrine, de Iliadz à Fortunato Depero, de Filippo Tommaso Marinetti à Henryk Berlewi, sans oublier un exemplaire de l'oeuvre exceptionnelle de Blaise Cendrars et Sonia Delaunay, La Prose du Transsibérien.
Le mot et la chose
Past exhibition
29 Mai - 25 Juillet 2015