Sous le commissariat de Rainer Michael Mason, cette exposition proposera une soixantaine de pièces provenant des archives de l’artiste et enrichies par le prêt de collectionneurs.
« Henri Michaux (1899‒1984), universellement connu, est le poète d’une langue resserrée et visant juste. Or, pendant près de six décennies, il n’a cessé, jusqu’à la veille de sa mort, de dessiner et de peindre, soit d’écrire des signes qui sont autant de figures, de regards et de mouvements. Pour, selon son propre aveu sans doute insolite, se déprendre et s’éloigner du « verbal », se désencombrer l’esprit. Au sein de l’immense œuvre de Henri Michaux, un volet délimité retient singulièrement : les dessins et peintures qu’il réalisa sur papier noir ou à fond noir, selon un arc chronologique allant de 1937 à 1981. Un propos de 1938, où il parle de soi-même, permet très tôt de saisir l’importance de cette part de sa production plastique : « Michaux peint curieusement sur des fonds noirs, hermétiquement noirs. Le noir est sa boule de cristal. Du noir seul il voit la vie sortir. Une vie toute inventée. » Au gré d’une soixantaine de feuilles riches en surgissements, Henri Michaux laisse advenir ce que le regardeur vivant inventera. »
Rainer Michael Mason